Merci Viviane de nous recevoir, nous étions impatients d’échanger avec toi sur la saison 2022 qui vient de s’achever. Car cette année, tu as décidé de changer de monture, pourquoi avoir fait ce choix radical ?
J’ai débuté la compétition en 2013 avec une Scirocco. Je n’avais jamais piloté. Au départ de BAGNOL SABRAN (ma 1ère course), je me suis demandé si j’allais y arriver et finalement, l’aventure a duré 8 saisons avec 7 titres de Championne de France VHC et 2 titres de Championne de France Production ! Je dois beaucoup à cette voiture mais j’avais envie d’un nouveau défi : piloter une monoplace.
Mais avec Didier (mon mari-mécanicien-manager), nous voulions une auto qui avait une histoire. Et nous avons trouvé cette monoplace que nous sommes allés chercher sur les hauteurs de Grasse.
C’est un choix audacieux, peux-tu nous en dire un peu plus sur cette voiture ?
Il s’agit d’une Martini MK 15 de 1975 dotée d’un moteur Renault R12 Gordini 1600 cm3 qui développe 160 CV avec une boîte à vitesses Renault.
Ce type de Martini a été pilotée par des pilotes prestigieux, et notamment René ARNOUX, Didier PIRONI, Marc SOURD ou Jean RAGNOTI pour le Championnat d’Europe en circuit.
Il s’agit donc d’une voiture de circuit à la base qu’il a fallu adapter à la course de côte en modifiant notamment les réglages du châssis et la boîte à vitesses dont les rapports étaient trop longs (c’est encore en cours d’élaboration).
Tout cela a dû changer pas mal de choses au niveau technique par rapport à la Scirocco ?
En effet, pour la Scirocco, nous sommes partis d’une voiture de série que nous avons transformée en voiture de course. Or, à la base, la Martini est déjà une voiture de course et pour la même cylindrée, on est passé d’une injection mécanique aux carburateurs Weber. Côté pneumatiques, habitués des pneus AVON avec la Scirocco, nous avons pris la décision de faire la saison avec les PIRELLI Ultra Soft qui se sont avérés performants. Et côté poids, je dispose de 320 kg de moins que la Scirocco !
Comment s‘est passé l’adaptation à la conduite d’une voiture ouverte ?
J’avoue que les débuts avec la monoplace ont été un peu difficiles. Bien qu’ayant fait quelques essais sur route fermée et sur circuit, les premières courses de côte ont été compliquées pour moi notamment à BAGNOL SABRAN ; la position de conduite ne me convenait pas et je n’arrivais pas à refaire les mêmes temps qu’avec la Scirocco. En plus, le passage d’une traction à une propulsion est un changement radical de conduite.
Mais je voulais y arriver… je m’étais donné une saison pour maîtriser cette nouvelle monture, et grâce à Didier, nous avons amélioré différentes choses, la position de conduite et, au fur et à mesure des courses, je me suis sentie de mieux en mieux au volant.
Quel bilan tires-tu de cette saison 2022 ?
Je me suis retrouvée dans la catégorie (Groupe 8/9) où évolue le Champion de France VHC toute catégorie, le talentueux Sébastien BRISARD. Je n’avais donc aucune chance de la gagner mais finalement, pour une année d’apprentissage, je suis très satisfaite de ma saison avec le 8ème titre de Championne de France VHC, Vice-Championne de France des voitures de Sport et quand-même 2ème du Groupe 8/9 !
Quand je me suis lancée dans cette aventure, mes amis m’ont dit : « tu verras quand on goûte à la monoplace, on ne revient pas en arrière ». Et ils avaient raison, ma Martini et moi ont repart ensemble en 2023.